Affordance était au Duché de Bicolline pour la fin de semaine de la Grande Bataille (du 19 au 21 août). Pascal, Kim et Ludovic étaient les ambassadeurs de la guilde « Cloud Castle » (une guilde encore fictive mais pourquoi ne pas la rendre officielle l’an prochain?!). Bref, vendredi après-midi, ils ont enfilé leur habits et leur attirail et ont quitté le confort de leur chalet de Grande-Piles pour se rendre dans les terres légendaires de Bicolline. Laissez-leur maintenant vous raconter leur épopée épique.
Lorsque nous sommes descendus de notre « chariot » et que nous avons aperçu les légions alliées et ennemies, nous avons tôt fait d’armer Ludovic d’une épée longue pour qu’il puisse nous servir de garde du corps au cas où il faille se défendre d’une attaque impromptue. Des loups-garous aux pirates en passant par les gitans, les vikings, les templiers, les elfes, les orcs et une multitude d’autres personnages et guildes, il ne manque surtout pas d’action ni de diversité à Bicolline! En se promenant à travers les rues bondées, les sentiers forestiers et les dédales obscurs du Duché, nous avons croisé plusieurs décors et spécimens fascinants. On nous a d’ailleurs appris qu’il y avait un nom pour la journée très active qui précède le jour de la Grande Bataille: la journée du zoo…
La tenue vestimentaire de la gente du Duché était impressionnante. Les participants, certains présents seulement pour la fin de semaine de la Grande Bataille, d’autres pour la semaine au complet, portent l’étendard d’une guilde qu’ils joignent pour la durée de leur séjour. C’est pour cette guilde qu’ils se battront lorsque vient le fameux jour où plus de deux mille guerriers s’affrontent sur le champ de bataille. Certains portent des peaux de loup, de renard ou d’autres animaux, des armures diverses comme des cuirasses, des armures en cuir et des cottes de mailles, des chapeaux de tous genres comme des chapeaux de pirate, de paysan, des heaumes et des bandeaux. Ils portent des bottes de cuir, des chaussures de suède ou marchent carrément nu pied comme l’a courageusement fait Ludovic. Ils s’ornent d’accessoires comme des colliers et des chaînes, des cors pour sonner l’alarme, des cornes de boeuf ou des bocks pour y boire, des ossements, des griffes et plus encore. On a même vu une guilde de «Hillbillies» qui avaient des dents croches et noires!
Plusieurs d’entre eux se promènent avec leurs armes en latex homologuées par l’administration de Bicolline, pour bien sûr assurer la sécurité lors des combats. On parle ici de haches, d’épées courtes, longues et à deux mains, de hallebardes, de lances, de marteaux de guerre, de fléaux ou encore d’arcs. Pas besoin de vous dire que certains investissent beaucoup de temps et d’argent dans leur habit et leur équipement. À une température environnant les 30 °C, certaines personnes devaient littéralement cuire dans leur cuirasse, surtout lors des combats auxquels nous avons assistés dans le Fort de Bicolline!
Mis à part les gens, l’aménagement de Bicolline est aussi très impressionnant. Le modèle de la coopérative est simple: on peut acheter une parcelle de terrain pour une somme relativement modique et ensuite construire les quartiers de sa guilde à ses propres frais, en respectant bien sûr certaines règles esthétiques pour conserver l’esprit médiéval et fantastique des lieux. On y retrouve des tentes romaines, des forteresses, des tours, des auberges où on peut acheter de la nourriture et de la bière à bon prix, des cabanes sur pilotis et même une mosquée récemment érigée devant l’église du quartier des templiers! Tous ces bâtiments sont construits autant dans le centre commercial de Bicolline que près de la rivière, sur les collines ou dans la forêt. C’est très impressionnant et ça le devient encore plus lorsque la nuit tombe. On a constaté toute la beauté et le charme enchanteresque des lieux à la lumière des torches, des chandelles et de la pleine lune.
Il ne manque pas d’activités à faire à Bicolline et on ne parle pas seulement des combats. Des jeux sont organisés pour les enfants qui sont assez nombreux sur les lieux. Il y a des spectacles en soirée pour tous. Nous avons d’ailleurs assisté à une mise en scène d’un affrontement entre un arbre géant – sans doute cousin de l’Ent Silverbarbe – et d’un loup-garou géant ainsi qu’un spectacle de jongleurs et de cracheurs de feu. Malheureusement, nous avons manqué de peu la finale de Trollball, un jeu où deux équipe de cinq joueurs doivent faire le plus de points en mettant la tête de troll dans le puit de l’équipe adverse. À Bicolline, il y a même des campagnes spéciales, des soirées bien arrosées à la taverne, et un bal!
Derrière la vie trépidante du Duché, il y a tout un jeu géopolitique avec des cartes. Certains s’y donnent ardemment, d’autres y participent moins. Assis sur la terrasse de la taverne, une chope de bière à la main qu’on a payé en solars (la monnaie officielle du duché), on a pu voir arriver à toutes les minutes des gens qui vont échanger leurs cartes chez le Greffier situé au sous-sol. La manière dont les guildes vont jouer leurs différentes cartes (paysan, assassin, grain, fer, combattants, etc.) va déterminer leur position stratégique sur l’échiquier de la grande partie de Bicolline – une partie qui se joue en continue pendant toute l’année. Cette dimension géopolitique trace l’histoire de Bicolline.
Qui sait, peut-être que la Guilde « Cloud Castle » d’Affordance fera aussi sa marque dans l’histoire à partir de l’an prochain?
*Les photos ont été prises par Éric Dubé, armurier et photographe